La tradition légendaire veut qu’au 13ème siècle en Chine, le moine taoïste Zhang San Feng créa le Tai ji quan, méthode d’auto-défense favorisant le développement de l’énergie interne (Qi).
Aujourd’hui, le Tai ji  quan est largement pratiqué dans le monde que ce soit en tant qu’art du mouvement, art de combat ou chemin spirituel.

Le style Yang

Plus proche de nous, l’école Chen, créée au 17ème siècle par Chen Wang Ting, transmettra longtemps le Tai ji quan dans le cercle restreint des membres de la famille. Au 19ème siècle, un serviteur des Chen, du nom de Yang Luchan (1799-1872), fut surpris à épier les cours. Chen Chang Xing lui demanda ce qu’il avait appris et le curieux s’avéra si doué que le maître le prit comme disciple.
Ainsi naquit le style Yang.

C’est Yang Chen Fu (1883-1936), petit-fils de Yang Luchan, qui le premier choisit de sortir des cercles familiaux et de diffuser plus largement le Taï Chi Chuan. Il abandonne la forme rapide et crée la forme lente (108 mouvements) qui reste actuellement l’ossature du style Yang. Après sa mort, son enseignement fut propagé au-delà de la Chine, notamment par Cheng Man Ching, Chen Wei-Ming et Dong Ying-Jié.

Cheng Man Ching (1900-1975)

Combattant accompli et homme raffiné, Cheng Man Ching inclut dans son enseignement l’aspect philosophique du Taï Chi Chuan. Il diffuse son art à Taïwan puis aux Etats Unis dès les années soixante. Il raccourcit la forme de Yang Chen Fu en 37 mouvements pour permettre, dans le cadre de notre société moderne, un accès plus direct aux idées et principes. Parmi ses étudiants les plus avancés, Chu Hong Bin enseigna à Taiwan, Huang Sheng Shyan enseigna en Malaisie; Dr Qi, William C.C.Chen et Lo Panjang choisirent l’Europe et les Etats Unis.

Le Professeur Cheng Man Ching reste dans la mémoire de tous comme le « maître aux cinq excellences » de par sa maîtrise de la  la poésie, de la calligraphie, la peinture, la médecine et le Tai ji quan.

Peintre et calligraphe célèbre dès sa jeunesse, ses œuvres sont aujourd’hui exposées au Palais National de Taïwan.

Paroles de Cheng Man Ching

« Les êtres humains apprécient la complexité et négligent la simplicité, mais le tai ji quan est simple. Moins, c’est plus. Si vous croyez que le tai ji quan est appelé « la longue boxe » à cause du nombre de ses postures, vous vous trompez malheureusement. C’est à cause des qualités de douceur, de continuité ininterrompue de ses mouvements. Plus le tai ji quan est simple, plus il est naturel, plus il est correct. Le but du tai ji quan est aussi simple que d’aider le faible à devenir fort, le malade à devenir en bonne santé, et d’encourager le timide.

Le tai ji quan est un art qui vous apprend à ne pas trop attendre, à ne pas vous en faire pour le lendemain, et à ne pas être envieux de ce que vous n’avez pas. Le mouvement vient de la tranquillité.

Étudier le Tai ji quan, c’est apprendre à se relâcher, c’est aller de la dureté vers la douceur. Il n’y a pas de secret dans le Tai ji quan. Mais s’il y en avait un, ce serait celui-là : c’est l’esprit qui met en jeu le qi. »